La déclaration d'Alexandre Lacazette « J'ai aimé appartenir au club que l'on n'aime pas » a beaucoup fait réagir. Selon Louisa Necib et Jean-Michel Larqué, cela vient de loin et notamment de la période Aulas où l'OL remportait tous les trophées.
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00:00Un vrai désamour, mais ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:03Le club a toujours préféré être une scie plutôt que de passer inaperçue,
00:06de part déjà son président.
00:08Il avait cette capacité à concentrer le feu des critiques sur lui pour protéger son club.
00:13Mais Tapie l'avait aussi, Louisa.
00:14Mais Tapie était plus aimé.
00:15Oui, mais moi, je n'ai pas connu.
00:17Je n'ai pas connu Tapie.
00:18Après, à l'OM, il y a cette ferveur populaire.
00:19À Pape Diouf, alors Pape Diouf, tu l'as connu.
00:21Oui, mais à l'OM, ce qu'il y a de différent avec Lyon à Marseille,
00:25parce que je suis originaire de Marseille, je suis revenue vivre à Marseille.
00:28À Marseille, il y a cette ferveur populaire où le foot fait partie à part entière de la vie du peuple marseillais.
00:37Donc, même s'ils sont mauvais, même s'ils ne sont pas bons, même s'ils font des mauvaises choses,
00:41ils seront toujours derrière les hommes forts du club marseillais.
00:46À Lyon, ce n'est pas la même ferveur.
00:48Ce n'est pas les mêmes supporters.
00:50Ils n'ont pas la même passion.
00:52Mais après, c'est vrai qu'il y a un peu une paranoïa,
00:54parce que c'est vrai qu'ils ont dominé le foot français, surtout dans les années 2000.
00:57Et le fait de gagner, ils ont souvent gagné aussi dans le sprint final.
01:03Ils gagnaient sur les dernières journées à un point, deux points.
01:06Voilà, donc forcément, après derrière, tu as un peu cette haine, ce désamour.
01:10Et puis aussi, Olaz, il avait cette faculté à aller dépouiller les clubs français, les rivaux.
01:14Il y cochait beaucoup en Ligue 1.
01:17Donc forcément, tu agrandis aussi cette haine des clubs adverses.
01:20Mais je ne pense pas que ce soit de la jalousie.
01:23Toi, Louisa, tu trouves que la rivalité chez les Marseillais,
01:28elle est désormais aussi forte pour les Lyonnais que pour les Parisiens, par exemple ?
01:31Avant, c'était Paris.
01:33Et cette rivalité, c'était seulement face au Paris Saint-Germain.
01:38Mais depuis qu'il y a un gouffre sportif, financé avec les Parisiens...
01:43Ils se sentent plus dans la même cour avec l'Olympique.
01:45Plus proche exactement que l'Olympique.
01:47Avec ce fameux aussi, il n'y a qu'un Olympique.
01:50Donc aujourd'hui, la vraie rivalité, qu'elle soit sportive ou financière,
01:53même j'ai l'impression que le match, il y a beaucoup plus d'enjeux quand il joue face à Lyon
01:57que quand on joue face à Paris aujourd'hui à Marseille.
02:01Jean-Michel, est-ce que l'OL est détesté ?
02:03Non, mais quand j'écoute Louisa, j'ai presque la réponse.
02:07J'ai l'impression que concernant la section garçon et notamment la section professionnelle,
02:14je n'ai pas l'impression que Louisa avait un grand amour pour l'équipe,
02:19pour la section professionnelle football garçon, me semble-t-il.
02:26Ah non, si, par contre, nous, on les soutenait.
02:29Non, franchement, on ne faisait qu'un.
02:30Ce n'est pas comme aujourd'hui où vraiment les féminines, aujourd'hui,
02:33elles sont mises de côté.
02:35On voit tout ce que veut faire la présidente féminine.
02:37Nous, on appartenait à un seul club.
02:39Ce n'est pas toujours ce que j'ai entendu, mais on va passer à autre chose.
02:45Mais il sait bien de quoi il parle, la casette, la jalousie.
02:49La jalousie et le fait d'être cloué au pilori, ça a été le moteur de Jean-Michel Aulas et des Lyonnais.
02:57Ça a été tout le temps et elle a été exacerbée par la présence des bouseux de Saint-Étienne.
03:09Et le rêve, le rêve de Jean-Michel Aulas, c'est que son club soit plus aimé par les Français que ne l'avait été la Sainte-Étienne.
03:21Et non seulement, c'est jamais arrivé, mais en plus, c'était impossible.
03:27Et un jour, je me suis permis de lui dire...
03:29Pourquoi c'est impossible ?
03:31Parce qu'à notre époque, Jérôme, on était tout seuls.
03:36On n'avait aucun mérite d'être aimé par toute la France.
03:40Parce que les autres étaient...
03:41Le football français était quasiment à la dérive, ce qui va arriver dans peu de temps.
03:47Et on était tout seuls.
03:51Donc, les gens se raccrochaient à la Sainte-Étienne parce qu'il n'y avait rien d'autre.
03:56Mais on y est pour rien, nous.
03:58Je t'assure, on y était pour rien.
04:01Mais à l'époque de Lyon, chacun était pour son clocher, chacun était pour son village.
04:08Et l'Olympique de Marseille ou les supporters de l'Olympique de Marseille
04:12ne pouvaient en aucun cas être supporters de l'Olympique lyonnais.
04:16Au contraire, il y avait une véritable rivalité.
04:20Et je vais te citer tous les clubs, le FC Nantes, la Sainte-Étienne, le Paris Saint-Germain.
04:25Chacun regardait son nombril et espérait la défaite du voisin.
04:31Donc, il n'a pas pu s'empêcher d'être en permanence, d'essayer d'être aimé par tout le monde.
04:41Et quand il a vu qu'il n'était pas aimé,
04:44qu'il n'était pas, que c'était un amant qui était,
04:48ou pas un amant, plutôt un prétendant,
04:52qui était toujours repoussé,
04:54qui voyait ses avances toujours repoussées,
04:57il en a conçu, lui et les joueurs, de la jalousie.
05:02Et puis,