Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Découvrez les récits fascinants des officiers français et anglo-américains qui, enfermés dans les camps de prisonniers nazis, ont défié l’impossible en creusant des tunnels et en bravant tous les dangers pour retrouver leur liberté.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00En 1944, des officiers anglo-américains détenus en Pologne réussissent à se faire la belle.
00:11De cet événement, les studios américains tireront d'un film devenu célèbre, La Grande Évasion.
00:17C'est une espèce d'addiction, les évasions. Vous vous êtes évadés une fois, il faut que vous recommenciez.
00:23Dans la réalité, la plus grande évasion de la dernière guerre s'est déroulée à l'Oflag 17A, un camp situé en Autriche, à partir duquel 132 officiers français vont s'enfuir.
00:36Dans l'Oflag 17A, c'était pas facile, on ne pouvait ces années qu'en passant sous les barbes.
00:42A cette époque, beaucoup de soldats captifs du Reich ont tenté individuellement ou en groupe de s'évader, souvent par les moyens les plus rocambolesques.
00:50La plupart d'entre nous, il n'y en a pas un qui arrêtait de s'évader, on était fiers de nous.
00:58Sur près de 2 millions de prisonniers de guerre, il y eut autant de tentatives d'évasion.
01:03Mais seuls 70 000 réussirent.
01:07Ces anciens prisonniers se souviennent de l'époque où, pour avoir franchi la limite interdite des barbelés et des miradors,
01:13ils sont devenus des bêtes à abattre pour le régime nazi.
01:20Nous sommes au Coudray, près de Chartres, sur une base militaire, May 40, la défaite française.
01:411 million 800 000 prisonniers sont faits par les Allemands, il faut les garder.
01:4557 fronts de stalagues sont ouverts, puisqu'on est sur le front, et Chartres, où le Coudray, est un des 57 fronts de stalagues.
01:51Bien sûr, tous ces prisonniers ne vont pas rester dans les camps,
01:54et donc les Allemands emmènent en Allemagne les prisonniers dits blancs, donc les métropolitains,
01:59ne vont rester ici que les prisonniers dits indigènes ou coloniaux, de couleur.
02:02Pourquoi ? Parce que les Allemands, pour des raisons raciales, refusent de mélanger les races dites inférieures, donc les Noirs, aux à la race aryenne,
02:10et donc les prisonniers français blancs vont partir en Allemagne jusqu'en 1945.
02:18Rassemblés, toutes unités et tous grades confondus, les hommes entament une longue marche vers une destination inconnue.
02:25Une question se pose, pourquoi n'en profite-t-il pas pour s'échapper, alors qu'ils sont encore sur le sol français ?
02:35C'est comme si on était vidé, parce que si vous voyez cette idée, on était dans une situation où on ne pouvait rien faire,
02:44pour quelqu'un qui serait rebellé, il serait été fusillé tout de suite, c'est évident.
02:48À 23 ans, le soldat de deuxième classe, Paul Camille Dugène, est captif du Reich.
02:55Je savais pertinemment qu'il fallait que je m'évade le plus rapidement possible.
03:02Malheureusement, pour s'évader, il faut au moins un endroit où aller se cacher quelque temps.
03:08C'est pas que l'idée ne me trottait pas en tête, elle ne m'a jamais laissé une seconde.
03:14Le soldat de deuxième classe, François Dupont-Luin, tentera de s'évader à plusieurs reprises durant sa captivité.
03:25Au bout d'une marche interminable, les prisonniers sont entassés dans des wagons à bestiaux.
03:33Les Allemands nous racontaient des histoires, qu'on allait être libérés, etc.
03:44Et pour en finir, on entendait le nom des stations dans les gares, c'était des noms allemands, on savait qu'on était en Allemagne.
03:53Le caporal Rémi Gélin est en route pour un stalag situé au cœur de l'Allemagne.
04:01En juin 1940, plus d'une centaine de camps répartis sur tout le territoire du Reich se remplissent de près d'un million huit cent mille prisonniers.
04:10Les simples soldats sont internés dans des stalag, les officiers dans des offlag.
04:15Parmi ces offlag, il y en a un, celui de Königstein, où vont être rassemblés les généraux français.
04:22Et c'est une forteresse. Alors pourquoi on les rassemble là, dans cette forteresse ?
04:25Parce que c'est le cœur ou l'élite de l'armée française qu'on veut contrôler.
04:29À une époque où on ne sait pas encore très bien comment vont évoluer les relations entre le régime de Vichy et le Troisième Reich.
04:35Forteresse, pour vous l'imaginer, avec des remparts extrêmement hauts, une quarantaine de mètres,
04:39des miradors qui projettent une lumière le soir sur les murs et qui rendent l'évasion, si ce n'est impossible, du moins très compliquée.
04:45Dans les stalag, où la surveillance est également très étroite,
04:49le règlement prévoit de soumettre l'ensemble des soldats au travail obligatoire pour le compte du régime nazi.
04:55Les prisonniers sont alors répartis à l'extérieur des camps, dans des unités de travail appelées commandos.
05:02Les Allemands nous demandaient notre profession.
05:05Alors, il y avait des boulangers, il y avait des bouchers, pour remplacer les soldats allemands qui étaient sur le front.
05:18Rémi Gélin est enrôlé pour des travaux de force dans les canaux d'irrigation.
05:21Dans les commandos industriels, les conditions sont encore plus dures et parfois même synonymes d'esclavage.
05:31On a construit donc la voie d'un petit train.
05:39Les rails étaient très lourdes, le travail était très pédible.
05:43Beaucoup de Français tombaient par terre.
05:46Ils étaient remis d'aplomb, à coups de bottes, à coups de arbeite, immédiatement arbeite.
05:53Le soldat de première classe, Albert Anton, est envoyé dans un commando agricole proche du Luxembourg.
06:01Ils nous mettent sur la place du village.
06:04Et puis là, il y a tous les paysans qui viennent choisir leurs gars.
06:08Ils choisissent dans les plus forts, dans les paysans, dans les cultivateurs en principe.
06:17Dans les commandos agricoles, qui emploient la majorité des soldats,
06:21la situation est sensiblement différente de celle des commandos industriels.
06:27Bien que la pénibilité soit variable d'une ferme à l'autre,
06:30l'autonomie est plus grande et la surveillance moindre.
06:35Petit à petit, les prisonniers prennent conscience que la captivité va durer.
06:41Certains envisagent alors l'évasion comme unique alternative.
06:45Au printemps de 1941, on assiste à une vague d'évasion dans les commandos agricoles.
06:51« Nous sommes les premiers qui se sont évadés quand même.
06:55Oh, du jour-là, on s'est évadés à sept d'un coup.
06:57Chez mon paysan, j'avais volé un moule de pain.
07:03J'y avais volé aussi sa casquette. »
07:09Sans surveillance, Albert Anton s'enfuit de son commando.
07:12Il est à présent un pays hostile.
07:16« On marchait la nuit, et puis le jour, on se planquait.
07:20Et puis à une nuit, en passant, il y avait des fois, on ne pouvait pas éviter les villages malgré tout.
07:25En passant, derrière un village, il y a deux sentinelles qui nous ont arrêtés.
07:31On était trois.
07:34Alors, on ne savait pas s'ils étaient armés, s'ils avaient un fusil.
07:40Et on s'est arrêtés, et puis on s'est rendus.
07:44Ils n'avaient pas d'armes, ils avaient avec leurs baïonnettes, ils avaient aussi peur que nous. »
07:49Pendant cette période, beaucoup de prisonniers vont s'évader sur un coup de tête, sans véritable préparation.
07:56C'est le cas du soldat François Dupont-Huain, qui va profiter d'un concours de circonstances exceptionnel.
08:03« Il s'est passé quelque chose d'assez extraordinaire auquel on ne s'attendait pas.
08:09Tout d'un coup, on a entendu un bruit formidable.
08:12On s'est rendus compte tout de suite que l'usine d'Enfance était une usine de munitions qui sautait.
08:24Les Allemands sont partis et nous, restés tout seuls dans le camp en question,
08:29on a sauté les barbelés et puis on a pris le chemin des petits lapas.
08:35« La difficulté pour Stéphanie, ce n'est pas les barbelés.
08:43Je les ai passés plusieurs fois.
08:45Mais là où c'est difficile, c'est les kilomètres à parcourir. »
08:50Sans vivre, privé de moyens d'orientation,
08:54François Dupont-Huain sera repris au bout de 24 heures.
08:57« Vous savez, c'est une espèce d'addiction, les évasions.
09:07Vous vous êtes évadés une fois, il faut que vous recommenciez.
09:12Plus fort, la liberté, vous savez, quand on arrive à sortir d'un commando gardé,
09:18on respire, la liberté c'est quelque chose de précieux. »
09:24Après une première tentative d'évasion improvisée en 1940,
09:28le caporal Rémi Gélin récidive en avril 1941.
09:32Carte, boussole, vivre.
09:34Cette fois, rien n'a été laissé au hasard.
09:37« Ça a été quand même assez dur.
09:39On avait neuf jours de vivre avec nous,
09:44avec la complicité des prisonniers qui travaillaient dans une boulangerie.
09:50Du sucre en particulier, on est partis avec 7 kilos de sucre.
09:54On marchait sur le bas-côté de l'autoroute.
09:58Il y avait très peu de circulation.
10:00Quand on voyait les phares, on se planquait dans le fossé.
10:05On sentait que ça se passe et on repartait. »
10:11Au moment où les vivres commencent à manquer,
10:16la frontière française est en vue.
10:17« On voit un pont métallique.
10:22On pensait que c'était un pont sur le Rhin.
10:26Arrivé à la nuit, on passe sur le pont
10:29et à un moment donné, on entend en allemand
10:32qui va là et on entend les culasses des fusils.
10:41Alors on a dit « Chris, Geffen, Gennen, François,
10:44nous sommes des prisonniers de guerre français. »
10:49La sanction pour tous les fugitifs est la même.
10:56Le transfert immédiat dans des commandos disciplinaires.
11:01« Les commandos disciplinaires, c'était à peu près les mêmes
11:05que les commandos ordinaires,
11:06sauf que la discipline était un peu plus sévère
11:09et surtout le travail plus dur.
11:11C'était des carrières de pierres.
11:16On nous donnait des gros blocs de pierres
11:18et qu'il fallait casser avec une masse.
11:23Il y avait un nombre de wagonnets à faire.
11:26Moi, je n'ai jamais fait le nombre, entre parenthèses. »
11:31« L'adulte en allemand nous a réunis
11:34et nous avons mis tous les gars du commando au garde-boue.
11:38Et puis, il nous a fait un discours fleuve
11:41en nous disant que c'était ridicule de s'évader,
11:45que les Allemands étaient partout dans le monde entier
11:48et qu'on ne pouvait aller nulle part,
11:51qu'on serait toujours repris
11:52et qu'elle ne faisait que d'empêcher l'Allemagne
11:55de réaliser ce qu'elle faisait,
11:59c'est-à-dire qu'elle se battait pour le bien du monde entier.
12:02Je t'en fous. »
12:08Certains sont soumis au régime du cachot,
12:12assortis de brimades continuelles.
12:15« Vous avez des demi-journées qui sont employées
12:18à faire la pelote.
12:20Alors la pelote, je ne sais pas si vous savez ce que c'est. »
12:23Ils vous mettent un sac de 20 kilos sur le dos,
12:26votre sac à dos, quoi que vous...
12:28Et puis, ils vous disent « D'abou, couchez ! »
12:31Plus vite, moins vite, à plat vente.
12:34Pendant une heure, ça dure, ça.
12:37Quand vous ne pouvez plus vous relever,
12:39les Allemands à coups de pieds dans la figure,
12:41dans les reins, etc.,
12:43vous obligez à vous relever quand même.
12:45Et ce sont des copains qui, en général,
12:47vous prennent et vous remmènent à votre élu.
12:50Au cours de l'année 1941,
12:57une nouvelle législation redonne aux prisonniers
13:00l'espoir d'une libération prochaine.
13:05« Sur l'ordre du Führer, Adolf Hitler,
13:08chancelier du Reich allemand,
13:10les prisonniers de guerre français,
13:11pères de familles nombreuses,
13:13et les fils aînés de familles de quatre enfants
13:15dont le père est décédé,
13:16ont été libérés, malgré que la guerre dure encore.
13:20Cette décision va favoriser de nouvelles stratégies d'évasion.
13:26Certains prisonniers de guerre
13:28vont réussir à quitter l'Allemagne
13:29en détournant la loi sur les rapatriements légaux anticipés.
13:37« Il suffisait qu'une demande soit remplie en bonne et due forme,
13:42et puis ça passait. »
13:45Joseph Maudet, interné au Stalag 2A,
13:48va tenter un subterfuge.
13:50« On est une grande famille,
13:52et puis j'avais un frère
13:55qui était en captivité,
13:57qui était un prisonnier.
13:58On pouvait considérer
14:00qu'il y avait une bonne raison. »
14:01Par l'entremise d'un ami bien placé en France,
14:05le soldat Maudet se fait envoyer une attestation
14:08sur sa prétendue qualité de soutien de famille.
14:12Les Allemands n'y voient que du feu.
14:14Joseph est libérable.
14:14« On m'a dit
14:17« Bon, vous rentrez. »
14:22« Ben, j'allais pas dire non. »
14:24« D'un côté, on était contents pour eux,
14:36mais d'un autre côté,
14:37on n'est pas rentrés encore, nous. »
14:41Interné au Stalag 2B,
14:43le soldat Bernard Derrien
14:44voit l'espoir d'une libération prochaine
14:47s'éloigner de nouveau.
14:48« Nous, ça nous fait un peu de peine
14:51parce qu'on reste, on les voit partir.
14:55Et quand vous voyez les gars partir,
14:59qu'on sait qu'ils rentrent en France
15:00et que nous, on reste dans les barbelés,
15:03ça fait un petit quelque chose, vous savez. »
15:06Cette loi sur les libérations anticipées
15:08n'a concerné qu'un nombre limité de soldats.
15:12Fin 1941, 1,5 million de prisonniers
15:15sont toujours derrière les barbelés.
15:18Afin de rompre leur isolement,
15:19l'écoute clandestine des radios
15:22devient l'une des principales activités.
15:25« C'était un tout petit comité
15:27qui écoutait les nouvelles,
15:29et qui, après, le répartissait.
15:33On était conviés dans une chambre
15:35ou quelque chose comme ça.
15:36Et c'est là qu'on nous répétait tout ça.
15:41On faisait le guet, évidemment.
15:43Beaucoup suivaient ça sur la carte,
15:45de jour en jour.
15:46De jour en jour, on suivait les armées. »
15:52Un jour d'avril 1942,
15:54la nouvelle se répand dans les camps.
15:56Le général Giraud a réussi l'exploit
15:58de s'évader de la forteresse de Königstein,
16:01la mieux surveillée du Reich.
16:04Il a 63 ans.
16:07« Il faut bien avoir en tête
16:08que cette évasion est extraordinaire,
16:10d'abord par l'exploit physique
16:12qu'elle représente.
16:13Giraud l'a raconté dans son livre
16:15« Mes évasions, après-guerre. »
16:17Il a une corde 46 mètres ou 45 mètres de long.
16:20Il descend le long de la paroi.
16:22Il a serrasé la moustache.
16:24Il a soi-disant appris l'allemand
16:25pour passer inconnu.
16:26Il porte un chapeau tyrolien.
16:28C'était vraiment une grande évasion.
16:30Et surtout à la barbe et au-dessus des Allemands,
16:32pour qui la forteresse était imprenable.
16:34C'est un coup de tonnerre des deux côtés.
16:36Côté français, parce qu'avec Giraud,
16:39c'est d'une part un héros qui naît
16:40par rapport à l'évasion.
16:43L'évasion de Giraud va permettre
16:44le basculement, le passage
16:46d'un certain nombre de maréchalistes,
16:48de personnes qui soutiennent
16:49le maréchal Pétain, dans la résistance.
16:52Et puis, l'autre conséquence,
16:54c'est du côté allemand.
16:55C'est que les Allemands ne peuvent pas
16:56ne pas réagir à cette évasion spectaculaire.
16:59C'est un général qui s'évade,
17:01un général français.
17:02Et donc, il va y avoir une conséquence
17:03très dure par rapport
17:04au régime des captifs français.
17:06On va diminuer le nombre de courriers.
17:08On va augmenter la surveillance.
17:10Et donc, il y a un durcissement
17:12du statut de captif,
17:14aussi bien dans les camps
17:14que dans les commandants de travail.
17:16Hitler a fait geler
17:18tous les départs en Allemagne.
17:20Ça, c'est sûr.
17:22Et le train qui était en gare de Sagan
17:24est un quinquennat.
17:26Tous ceux qui étaient là-dedans
17:28sont descendre
17:30et regraignent le camp.
17:31Ils ont accusé le coup,
17:32vraiment.
17:33Ils étaient vexés
17:35que Giraud leur avait fait la grimace.
17:38Giraud, c'était important
17:40à ce moment-là.
17:42Au même moment,
17:43le stalagme numéro 325,
17:46destiné à durcir le régime
17:47des évadés multirécidivistes,
17:49a été ouvert à Rawaruszka,
17:51aux confins de la Pologne.
17:52Jugés récidivistes,
17:56les prisonniers Albert Anton
17:57et Rémi Gélin
17:58y sont transférés.
18:02La veille,
18:03ils nous avaient retiré nos chaussures,
18:05ils nous avaient donné des sabots
18:06et ils nous avaient
18:08à zéro partout
18:10coupé les cheveux.
18:13Et le jour qu'on est arrivé
18:14devant les trains
18:15avec nos bagages,
18:17ils nous ont pris un par un
18:18et ils ont retiré
18:19tous nos gamelles,
18:20nos fourchettes,
18:21et ils nous ont retiré.
18:33Le voyage,
18:34ça a été quelque chose
18:35d'assez terrible.
18:37On a voyagé
18:38dans les wagons à bestiaux.
18:41On était 70 à 80 par wagon.
18:45Ça a duré 6 jours et 6 nuits.
18:47On s'arrêtait très souvent
18:49et il fallait attendre
18:51que les voies soient libérées
18:53pour qu'on puisse partir.
18:54Pas de nourriture.
18:56Un seul arrêt
18:57sur les 6 jours,
18:59on a pu descendre de la voie
19:01et recevoir une soupe.
19:03C'est tout.
19:05On est arrivé au bout de 6 jours
19:06à Varouska
19:07complètement déboussolé.
19:10On avait remplacé
19:11dans ce camp
19:12des prisonniers russes
19:14qui avaient été
19:17quasiment tous
19:18exterminés
19:18par le typhus.
19:25Cette photo
19:26est l'un des rares témoignages
19:27visuels
19:28de Rawarouchka.
19:31Moi, j'habitais
19:32dans ce qui devait être
19:35des écuries à chevaux
19:37qui avaient été aménagés
19:39avec des lits
19:41superposés
19:42en bois.
19:43On était 600
19:44dans les écuries.
19:46600 prisonniers.
19:50On disait
19:507-8 000,
19:52on avait un robinet d'eau
19:54pour tout le monde.
19:55Ils ne marchaient pas
19:56toute la journée
19:57parce qu'il n'y avait
19:59qu'une canalisation
20:00quoi qu'il y arrivait.
20:01Il y avait des queues
20:04épouvantables.
20:05Il fallait rester
20:06debout
20:07à attendre
20:08son tour
20:09pour avoir
20:09une gamelle d'eau.
20:11On n'avait pas
20:12du stensile.
20:14On n'avait pas
20:14de gamelle.
20:15Alors, il y en a
20:16qui ont mis ça
20:16dans leur képi,
20:18dans leur sabot.
20:20Enfin,
20:20ceux qui avaient eu
20:21la chance
20:21de trouver
20:21une boîte d'un litre.
20:25C'était un drôle
20:26de merdier.
20:27Mais il ne fallait
20:27absolument pas en boire
20:28parce qu'il y avait
20:29la dysenterie.
20:30Si on buvait
20:31de l'eau du robinet,
20:32c'était fatal.
20:34Je crois que
20:35la plus de morts
20:36qu'il y a eu
20:36à Rawarushka,
20:38c'est les morts
20:38de dysenterie.
20:46Afin de stigmatiser
20:47le traitement inhumain
20:48infligé aux prisonniers
20:50de guerre
20:50à Rawarushka,
20:52en juin 1942,
20:53la radio de Londres
20:54évoquera ce camp
20:55comme étant celui
20:56de la goutte d'eau
20:56et de la mort lente.
21:01À Rawarushka,
21:03c'était impossible
21:04de travailler
21:04parce qu'on était
21:06dans un état
21:07de délabrement
21:08complet.
21:09On mangeait
21:10une petite ration
21:13de pain
21:13et de la soupe
21:15de milliers.
21:17J'ai perdu personnellement
21:1914 kilos
21:19en quatre mois.
21:21Il faut dire
21:22qu'il n'y avait
21:23pas grand-chose
21:23à manger.
21:24La plupart d'entre nous,
21:30il n'y en a pas
21:31un qui aurait été
21:32de s'être évadé
21:32et de dire
21:33« Oh, si j'avais su,
21:34je ne serais pas parti. »
21:35Tout le monde
21:36était fier
21:36d'avoir essayé.
21:40On était fiers
21:41de nous.
21:42D'avoir
21:43osé
21:45quelque chose.
21:50Ah oui.
21:50Fuir à tout prix
21:53l'enfer
21:54de Rawarushka
21:55et sa discipline
21:56de fer.
21:57Pour échapper
21:58à sa condition,
21:59le caporal
21:59Rémi Gélin
22:00se porte alors
22:01volontaire
22:01pour aller travailler
22:02ailleurs.
22:03Il est affecté
22:04au commando
22:05d'un village
22:05du nom de
22:06Zvierzigniek.
22:07Le prisonnier
22:08a toujours
22:08la même obsession,
22:09s'évader.
22:11Je n'y suis resté
22:12que deux ou trois jours
22:13à Zvierzignies
22:14parce qu'un groupe
22:16de prisonniers
22:17avait creusé
22:18un tunnel.
22:20Par ce tunnel,
22:2292 prisonniers
22:23vont s'enfuir
22:24du commando
22:24dans la même nuit.
22:26Un record
22:27pour l'époque.
22:29Il y avait
22:29un mirador
22:29à gauche
22:30à 50 mètres
22:31et le mirador
22:33était allumé
22:34à l'intérieur.
22:35On voyait
22:36la sentinelle
22:36allemande
22:37en armes
22:39mais
22:39je ne sais pas
22:41par quel miracle
22:42elle ne nous a pas vus.
22:45Et
22:45les 92
22:47sont
22:48passés
22:49sans histoire.
22:56On entendait
22:57partout
22:57des chiens
22:58aboyés.
22:59Vous savez,
23:0092 prisonniers
23:02dans la nature
23:02au même endroit,
23:03c'est beaucoup
23:04de monde.
23:05À cet instant,
23:07plus de 1700 kilomètres
23:08séparent Rémi Gélin
23:09et son complice
23:10de la France.
23:12Tout au long
23:12de la cavale,
23:13la complicité
23:14et le soutien
23:14défectible
23:15de la population
23:16polonaise
23:17va jouer
23:17un rôle essentiel.
23:18Ah,
23:19les Polonais,
23:20ils ne pouvaient pas
23:21voir les Allemands,
23:22mais c'était viscéral.
23:26On frappe
23:27à la première
23:28ferme venue,
23:29c'était une ferme
23:30très pauvre,
23:31le sol était
23:32en terre battue,
23:34la toiture
23:34était en chaume.
23:36On leur fait comprendre
23:37qu'on voulait changer
23:38nos vêtements militaires
23:39contre des vêtements
23:40civiles.
23:41ils ont tout de suite,
23:43ça avait l'air
23:43de les intéresser.
23:46L'échange se fait
23:47et ils nous donnent
23:49la moitié
23:50d'une boule de pain.
23:54Le pain,
23:56c'était pas formidable.
23:58On voyait
23:58les morceaux de blé
23:59qu'on cassait
24:00à l'intérieur
24:01avec des pommes de terre.
24:02Vraiment,
24:02c'était misérable.
24:03J'avais au préalable
24:09fabriqué une boussole,
24:11c'est très facile
24:12à faire.
24:14Il suffit
24:14d'avoir
24:15une lame de rasoir
24:16qu'on fait
24:17des trempés,
24:19un bouton pression
24:22et une punaise.
24:23Avec ça
24:24et du carton
24:25on fait une boussole.
24:29Après avoir
24:29descendu la vistule
24:30pendant 15 jours
24:31sur un radeau de fortune,
24:34Rémi Gélin
24:34finit par accoster
24:35à un débarcadère
24:36situé en plein cœur
24:37de Varsovie.
24:39À 8 heures,
24:40alors là,
24:42j'ai eu un coup,
24:46je me suis demandé
24:46ce qu'allait m'arriver
24:47et j'aperçois
24:48deux soldats
24:49en armes
24:50sur le quai
24:51de débarquement.
24:53Je me suis dit
24:54c'est il est foutu.
24:56Je descends,
24:58un des soldats
24:58me demande
24:59comment t'appelles-tu ?
25:01J'ai eu un réflexe,
25:04je crois que c'était
25:05un bon réflexe,
25:06je lui ai répondu
25:07Gélin-ski.
25:10Et puis je suis morté.
25:13C'est un ouf
25:14de soulage.
25:19Dans Varsovie occupée,
25:21Rémi Gélin
25:21doit sans délai
25:22envisager son exfiltration.
25:24Seul problème,
25:25il ne dispose
25:26d'aucun papier.
25:27Grâce à l'aide
25:29de la Croix-Rouge
25:29polonaise,
25:30le fugitif finira
25:31par monter
25:32dans un train
25:32en partance
25:33pour Paris.
25:34Il est seul,
25:35entouré
25:35de tout un contingent
25:36de soldats allemands.
25:39On a fait,
25:40on a laissé
25:41entrer les contrôleurs
25:43faire leur boulot.
25:44À ce moment-là,
25:45on est descendus
25:46sur le quai
25:47et on est passés
25:48dans la partie du train
25:49qui avait déjà été contrôlée,
25:51tous s'est bien passé.
25:52Il n'y a pas eu
25:52de problème.
25:53Septembre 1942.
25:59Après avoir traversé
26:00sans encombre
26:01le Reich
26:02et la Hollande,
26:03Rémi Gélin
26:03retrouve enfin
26:04la France
26:05un mois
26:05après le début
26:06de son évasion.
26:07Un véritable exploit personnel.
26:10Il a devant lui
26:11la ligne de démarcation.
26:13Ultime frontière
26:13pour être de nouveau
26:14un homme libre.
26:17Qu'est-ce que je vois arriver ?
26:19Deux soldats en arme.
26:20La Gestapo,
26:21probablement.
26:23Ça y est,
26:24je suis foutu.
26:26Je me demande
26:27si je vais faire demi-tour.
26:30Ils couraient
26:30et ils vont me tirer dessus.
26:32Je décide
26:33d'essayer de passer.
26:35J'arrive
26:35et puis
26:36ils m'arrêtent,
26:37évidemment,
26:38dans le papier,
26:39tout ça.
26:40J'avais des faux papiers.
26:44Les faux papiers
26:45font illusion.
26:46Commence alors
26:47la fouille.
26:49Ils me trouvent
26:50un stylo
26:50parcaire
26:51dans ma poche.
26:52une marque américaine.
26:56Ils me disent
26:57mais vous êtes américain ?
26:59Parachutiste ?
27:00Ils me disent.
27:01Je me dis non.
27:02J'ai senti
27:03que ça allait mal tourner.
27:05Alors,
27:06j'ai dit
27:07vraiment qui j'étais.
27:09Je leur ai expliqué
27:10que j'étais un prisonnier
27:11et j'ai évadé.
27:12Si près du but,
27:15elle n'avait pas le moral.
27:21Retour à Allemagne,
27:22à la gare de départ.
27:24Dans le train
27:24qui le ramène en Allemagne,
27:26le caporal Rémi Gélin
27:28craint à présent
27:28pour sa vie.
27:29Quelques kilomètres
27:30avant Chalon-sur-Marne,
27:32le train ralentit.
27:34Je me lève
27:35et puis je m'en vais
27:36tranquillement
27:36dans le couloir.
27:39Je regarde
27:40la sentinelle
27:43qui me tournait le dos.
27:46Je baisse la glace
27:47tout doucement.
27:50Et puis à un moment donné,
27:52je pense
27:54par-dessus moi
27:56et je tombe sur le balas.
27:58Le choc est un peu rude
27:59quand même.
28:01Bon, alors,
28:01il est là.
28:02Je regarde
28:03le train défiler.
28:05Je me dis
28:06pour vous qu'il n'y ait pas
28:06encore une sentinelle
28:07dans ma guérite arrière
28:09qui me tire dessus.
28:10Je n'y en avais pas.
28:14Rémi Gélin
28:15passera le reste
28:16de la guerre
28:16à vivre en France
28:17dans la clandestinité.
28:20Albert Anton
28:21aura moins de chance.
28:23Une fois sa peine
28:24purgée à Rawarouchka,
28:26il sera transféré
28:27dans un commando
28:28à Berlin.
28:29Ayant perdu
28:30toute envie
28:30de s'évader,
28:31il devra attendre
28:32sous les bombardements
28:33la fin de la guerre
28:34avant de pouvoir
28:35rentrer en France.
28:36Face à cette multitude
28:43d'évasions individuelles
28:45ou en petits groupes,
28:46plus ou moins bien préparées,
28:48il existe des tentatives
28:49d'évasion en grand nombre,
28:50plus sophistiquées.
28:52Elles ont principalement lieu
28:53dans les off-lagues,
28:55les camps qui regroupent
28:56les officiers
28:56de l'armée française.
28:59Détenus sous haute surveillance,
29:01parqués dans des baraquements
29:02entourés de barbelés,
29:04les officiers n'ont aucune
29:05obligation de travail.
29:07Cette oisiveté
29:07va faire germer
29:08dans la tête de certains
29:09les projets d'évasion
29:11les plus fous.
29:17Fils d'anciens
29:18officiers prisonniers,
29:19Étienne Jachet
29:20a accumulé
29:20une somme considérable
29:22de récits d'évasion.
29:23Pour les officiers,
29:26dans les off-lagues,
29:28il reste quand même
29:29énormément de difficultés.
29:30C'est-à-dire que,
29:31pour pouvoir s'évader,
29:33si on ne parle pas
29:34la langue allemande,
29:35il faut arriver
29:36à se constituer
29:39des faux papiers
29:40avec des tampons
29:41fabriqués
29:43avec des pommes de terre
29:44qui vont justifier
29:46un déplacement
29:46à travers l'Allemagne.
29:47Il faut,
29:51pour être
29:52le moins repérable
29:52possible,
29:54avoir des vêtements
29:55civils.
29:56Pendant 5 ans,
29:57dans les off-lagues
29:58comme dans les stalagues,
30:00ces captifs
30:00ont toujours été
30:02habillés
30:03en militaires français.
30:04Quand on est enfermé
30:05à l'intérieur des camps,
30:06la seule solution,
30:07c'est d'essayer
30:08de fabriquer
30:09avec les moyens du bord,
30:10avec des couvertures
30:11que l'on va teinter,
30:12etc.
30:13Et puis,
30:14par-dessus tout,
30:14pour s'évader,
30:15il faut avoir de l'argent.
30:16Or,
30:17dans les camps
30:18de prisonniers,
30:20les Allemands
30:21ont mis une monnaie
30:22en place,
30:24je dirais,
30:24des billets
30:25qui ressemblent
30:26à des billets
30:26de monopolie.
30:27Ils ont la même valeur
30:28monétaire
30:29qu'un vrai billet
30:30de banque
30:31allemand,
30:33mais ce sont
30:35des faux billets
30:36qui n'ont pas cours
30:37à l'extérieur.
30:40Malgré toutes
30:40ces difficultés,
30:42des officiers
30:43vont surmonter
30:43un à un
30:44les problèmes
30:44et réussir
30:45à l'OFLAG 17A
30:47la plus grande évasion
30:48de toute l'histoire
30:49de la Seconde Guerre mondiale.
30:53Tous les officiers
30:53avaient la volonté
30:55de s'évader,
30:56de quitter leur statut
30:57miséré insupportable
30:59de prisonnier,
31:00mais il fallait
31:01trouver l'occasion.
31:03En 1943,
31:05voilà plus de trois ans
31:06que Jean-Cuen Grandidier
31:08est interné.
31:09Dans l'OFLAG 17A,
31:10ce n'était pas facile,
31:12on ne pouvait
31:12ces années
31:13qu'en passant
31:14sous les barbelés.
31:16On ne pouvait pas
31:16passer au-dessus,
31:17c'était trop.
31:19À l'OFLAG 17A,
31:21des dizaines
31:21de projets de tunnels
31:22ont été entrepris
31:23à partir des vides
31:25sanitaires
31:25situés sous les barraques.
31:27Ils ont tous été déjoués
31:28par les autorités allemandes.
31:30Certains officiers
31:31vont alors imaginer
31:32une stratégie
31:33plus subtile.
31:34Les plus fervents
31:35partisans de l'évasion
31:37se sont réunis
31:38pour créer
31:40un souterrain
31:41unique
31:42qui réunirait
31:43tous les moyens
31:44et de faire quelque chose
31:46qui soit susceptible
31:48de réussir.
31:50Alors,
31:50après réflexion,
31:51on a demandé
31:52au commandant allemand
31:53de créer
31:54un théâtre
31:55de plein air
31:56sur une des prairies
31:58qui séparait
31:59les barraques
32:00du réseau
32:01de barbelés extérieurs.
32:04La création
32:04d'un théâtre
32:05de plein air
32:06à proximité
32:07des barbelés
32:07est la première étape
32:09du projet.
32:10Elle permet
32:10de diviser par deux
32:11la longueur
32:12d'un tunnel.
32:14Ironie du sort,
32:15c'est le commandement
32:15en personne
32:16qui va mettre
32:17les outils de terrassement
32:18à la disposition
32:19des prisonniers.
32:20On avait demandé
32:21des pelles
32:22et des pioches
32:22mais avec les pelles
32:23et les pioches
32:24et tout,
32:25tous les déblés
32:25du souterrain
32:26venaient s'ajouter
32:27avec les gradins
32:29ce qui fait
32:29que les poches
32:30n'ont jamais vu
32:31le...
32:32ils n'ont jamais compris
32:32qu'il y avait
32:33un souterrain
32:33à cette époque,
32:36le lieutenant
32:37Robert Granger
32:37a déjà plusieurs
32:38tentatives d'évasion
32:39à son actif.
32:41Le commandement allemand
32:43n'a rien vu,
32:43il a dit
32:44tant que ces messieurs
32:45s'amuseront,
32:47je n'aurai rien à craindre
32:48parce qu'il pensait
32:48toujours être destitué
32:50pour avoir un commandement
32:51sur le front de l'Est
32:52parce que les évasions
32:54c'était la grande horreur
32:55des officiers allemands
32:56là-bas
32:56qui commandaient le camp.
32:58au printemps de 1943,
33:00les premiers coups
33:01de pioche sont donnés.
33:03Le sous-sol est meubles.
33:05L'avancée du tunnel
33:05va se faire
33:06en rythme soutenu
33:07de 50 cm par jour.
33:10On avait appelé
33:11notre entreprise
33:11Charlie,
33:12du nom de Charles de Gaulle.
33:13Et puis le souterrain,
33:16on l'avait appelé
33:17le métro.
33:18Le lieutenant
33:19Philippe Nicolas
33:20fait partie des guetteurs.
33:22Les gens qui travaillaient
33:23à la pioche,
33:25ça était très dur.
33:27Enfin,
33:27qu'ils se sont rapidement
33:28remplacés.
33:29Et alors,
33:29on avait
33:29en plus
33:31une corde
33:34aux chevilles
33:35parce que si
33:36en creusant
33:39le plafond
33:40venait à s'écrouler
33:41et qu'on était pris
33:41en dessous
33:42et enterrés
33:43pour être tirés
33:44par les pattes
33:45comme c'était pris en dessous.
33:46On se tirait comme ça
33:47par une jambe
33:47et on était là-dedans
33:50rampant.
33:56Avec la progression
33:57du tunnel
33:57se pose très vite
33:59le problème
33:59de la ventilation.
34:02Un des membres
34:03du groupe Charlie
34:03va trouver la solution.
34:05C'était des boîtes
34:06de cancer
34:06d'espérat visagés
34:08bien sûr
34:09qui permettaient
34:10d'amener
34:11de l'air
34:11jusqu'à l'entrée.
34:13Une pompe
34:15actionnée manuellement
34:16envoie de l'air frais
34:17dans une canalisation
34:19constituée
34:19de cet assemblage
34:20de bois de conserve.
34:24En parallèle
34:25des opérations
34:26de percement,
34:27l'évacuation
34:28des Ramblais
34:28repose également
34:29sur une logistique
34:31astucieuse.
34:32Il y avait un fossé
34:33circulaire.
34:35Il suffisait
34:35de faire la personne
34:36et un sac
34:37de terre.
34:38Il avait sa cape
34:39parce qu'il y avait
34:40des capes
34:40dans l'armée française
34:41de l'époque
34:41et il laissait tomber
34:43à ses pieds
34:44la terre
34:45et c'était tout.
34:47Il le faisait
34:47évidemment
34:48avec un oeil
34:49sur le gardien
34:51qui était sur
34:51le chemin de Ronde.
34:53Il y avait
34:57toute une activité
34:58factice
34:58pour qu'on puisse
34:59descendre tranquillement.
35:01Les types
35:01qui venaient
35:01de la culture physique
35:02qui arrivaient
35:02avec des couvertures
35:03qui étendaient
35:04leurs couvertures
35:05qui se couchaient
35:05par terre
35:06et puis il y avait
35:06les chorales.
35:07Ah les chorales
35:08qu'est-ce qu'on a entendu
35:09comme chant là ?
35:23Pour la fabrication
35:24des vêtements civils
35:25les costumiers
35:26de la troupe de théâtre
35:27sont sollicités
35:28à leur tour.
35:30Leur créativité
35:31va faire des merveilles.
35:35Ça a commencé par quoi ?
35:38Par un atelier
35:39de teinture
35:39parce qu'on était tous
35:41pour la plupart
35:42habillés en kaki
35:43on ne s'évade pas
35:44en kaki en Allemagne
35:45on s'évade
35:46en costume civil.
35:48J'avais une chemise kaki
35:50que j'avais décolorée
35:52avec de l'encre de Chine.
35:57Plus d'une centaine
35:58de costumes militaires
35:59vont être rectifiés
36:01et transformés
36:01afin d'offrir
36:03un aspect crédible
36:04aux candidats à l'évasion.
36:08Au 17A
36:09les officiers ont réalisé
36:11des prouesses inimaginables.
36:13Une caméra
36:14introduite clandestinement
36:16a filmé la captivité
36:17pendant toute la durée
36:18de la guerre.
36:19La même chose
36:20s'est produite
36:20avec des appareils photos.
36:22Lorsque la réalisation
36:23des faux papiers
36:24a été envisagée
36:24un laboratoire clandestin
36:26s'est mis à fonctionner
36:27dans l'un des coins
36:28d'une baraque.
36:29On venait comme faux papiers
36:30ceux d'un travailleur
36:32français
36:32parce qu'il y avait
36:34des travailleurs
36:35STO
36:36le service STO
36:37qui avaient droit
36:38à des papiers spéciaux
36:39et ils avaient fait
36:41des papiers spéciaux
36:42pour nous les donner
36:42à nous.
36:43quotidiennement
36:46et pendant des mois
36:47les mineurs
36:48de fonds
36:49s'introduisent
36:49dans le tunnel
36:50par une trappe
36:51dissimulée
36:52sous le terre-plein
36:52du théâtre de verdure.
36:57Les travaux avancent
36:58mais il faut mettre
36:59les bouchées doubles
37:00sous peine de voir
37:01l'opération annulée.
37:02Mais si on arrive
37:08dans les intempéries
37:08on ne pourra pas sortir
37:09s'il se met à pleuvoir
37:11on ne pourra pas
37:11rentrer dans le souterrain
37:12qui va devenir inutilisable
37:14si la pluie s'infiltre.
37:20Finalement
37:20après 5 mois
37:22de percement
37:22l'opération d'exfiltration
37:24est fixée
37:25un week-end
37:26de septembre 1943.
37:27Il y a eu deux départs
37:29le samedi soir
37:30et le dimanche soir
37:31parce qu'à cette époque-là
37:33il ne faisait plus d'appel
37:34le samedi et le dimanche.
37:36Alors
37:36on ne risquait plus rien.
37:38On avait chacun
37:38un numéro d'ordre
37:39pour entrer
37:41dans ce
37:42dans ce tuyau.
37:44Quand on a tiré
37:45au sort
37:45les places
37:47j'étais le troisième.
37:49L'opération
37:50n'est pas sans risque.
37:52Environ 70 prisonniers
37:54doivent s'entasser
37:55discrètement
37:55de jour
37:56dans les trois boyaux
37:57et attendre
37:58enfermer des heures
37:59dans le noir
38:00que la nuit tombe.
38:01il y avait
38:02un mètre 25
38:03un mètre 50
38:04entre chacun
38:05des postulants
38:06à la fuite
38:07il n'était pas question
38:09de bouger.
38:14Ça faisait 60 mètres
38:15de trucs gros
38:16comme ça
38:17avec je ne sais pas
38:18combien de types
38:19dedans
38:19alors l'air
38:21était absolument
38:22irrespirable.
38:22moi je me souviendrai
38:29toujours
38:30depuis lors
38:30je fais
38:31de la claustrophobie
38:32les yeux scintillants
38:34les oreilles
38:35bourdonnantes
38:36tapom pom pom pom pom pom pom pom
38:38comme ça
38:38on respirait
38:39comme un poisson
38:40qu'on aurait tiré
38:41de l'eau
38:42et jeté
38:43sur la mairie
38:44de ce moment
38:44c'était vraiment
38:46très très pénible
38:47on va y passer
38:48j'ai vu que devant moi
38:56le type était parti
38:57j'ai suivi
38:58comme ça
38:59à quatre pattes
38:59et je me suis trouvé
39:01en plein air
39:02alors là
39:03c'était évidemment
39:04merveilleux
39:05jamais vu
39:05la sensation
39:06aussi agréable
39:07aussi jouissive
39:08de voir que j'étais
39:10à 30 mètres
39:12peut-être
39:13du chemin
39:14éclairé
39:15par les violents projecteurs
39:17mais nous ils ne voyaient pas
39:18ils ne voyaient pas du tout
39:19et le soldat
39:20se promenait
39:21en large
39:22sans se rendre compte
39:23de rien
39:23voir cela
39:24était pour moi
39:25le couronnement
39:26de toutes les
39:27difficultés
39:29que j'avais pu avoir
39:30avant
39:31toute la vie
39:32je me rappellerai de ça
39:33l'organisation
39:38a été minutieusement préparée
39:39chaque fugitif
39:41a en tête
39:42un plan précis
39:43à respecter
39:47moi ce que je voulais trouver
39:49c'est un vélo
39:50mais j'ai jamais pu trouver
39:51de vélo
39:51parce qu'avec un vélo
39:53pendant la nuit
39:54ça aurait fait
39:55quelques kilomètres
39:56alors le but
39:57c'était d'aller
39:58d'abord au Danube
39:59et puis de trouver
40:01une barque
40:01pour remonter le Danube
40:03et d'aller en Suisse
40:04lors de la première nuit
40:05de cavale
40:05les évadés
40:06s'enfuient
40:07le plus loin possible
40:08Jean-Quen Grandidier
40:10lui
40:10s'est simplement
40:11rapproché
40:11de la gare
40:12la plus proche du camp
40:13j'ai été à la gare
40:14demander deux billets
40:16aller et retour
40:17pour Vienne
40:21et on s'attendait au pire
40:25parce qu'on savait
40:25qu'il y avait des contrôles
40:26dans les trains
40:26mais ce jour-là
40:28coup de peau
40:28la fête des moissons
40:31le train amnibus
40:33engrangeait chaque fois
40:35des délégations
40:37communales
40:38en uniforme
40:40nazi
40:40et puis les jeunes
40:41de l'Hitlerjugend
40:42avec leurs étendards
40:44etc
40:45c'est bien qu'il n'y a pas
40:46eu de contrôle
40:46jusqu'à Vienne
40:47le choix de Vienne
40:51n'est pas fortuit
40:52avant la guerre
40:54il s'est rendu
40:54à plusieurs reprises
40:55dans la capitale autrichienne
40:56de plus
40:57il a la chance
40:58de parler couramment
40:59l'allemand
40:59se sachant vulnérable
41:02le fugitif
41:03est sur ses gardes
41:05quand on s'évade
41:08il ne faut pas avoir
41:09les yeux dans sa poche
41:10vous me regardez
41:11c'est un territoire ennemi
41:12chaque personne
41:13que vous rencontrez
41:14est un adversaire
41:15qui peut vous dénoncer
41:16qui peut vous reconnaître
41:18qui peut vous interpeller
41:19qui peut vous arrêter
41:20j'ai été arrêté plusieurs fois
41:22dans Vienne
41:23je m'en suis sorti
41:24chaque fois
41:24d'une façon extraordinaire
41:25dans Vienne
41:27le premier réflexe
41:28de l'officier Grandidier
41:29est de se rendre
41:30à la cathédrale
41:31Saint-Etienne
41:31endroit anonyme
41:33par excellence
41:33cette présence
41:35dans un lieu de culte
41:36lui permet également
41:37de nouer
41:37les premiers contacts
41:38le soir même
41:40il a trouvé une planque
41:41par l'entremise
41:42d'un travailleur français
41:43du service du travail obligatoire
41:45il m'a conduit
41:46à un hôpital extérieur
41:48à la ville de Vienne
41:49l'hôpital de l'Eint
41:50où il y avait
41:51un dortoir
41:54occupé par
41:55cinq
41:55garçons français
41:58du STO
41:58du service du travail obligatoire
42:00dont l'un était parti
42:01en permission
42:02collective
42:03et n'était pas revenu
42:05il y avait donc
42:05un lit disponible
42:06j'ai dormi ce soir là
42:07dans un lit
42:08avec des draps blancs
42:09de couverture
42:10et puis le lendemain
42:11d'une douche
42:11avec de l'eau chaude
42:13qui ne m'était pas arrivé
42:14depuis trois ans
42:15et moi je me suis dit
42:16tiens c'est pas mal
42:17ce truc là
42:18parce qu'ils sont
42:19ils ont des lits
42:20avec des draps blancs
42:21des douces chaudes
42:22la nourriture des malades
42:23et des petites infirmières
42:25qui peuvent venir
42:25leur chantiller les pieds
42:26la nuit
42:27c'est donc un truc intéressant
42:29il faut devenir infirmier
42:30le commandement de l'eau flac 17a
42:37va mettre 48 heures
42:39à découvrir la situation
42:40lors de l'appel du lundi
42:43132 officiers
42:44sont portés disparus
42:45Himmler
42:48averti de la nouvelle
42:49rentre dans une rage folle
42:50une telle quantité
42:52de chefs de guerre évadés
42:53représentent potentiellement
42:54une menace
42:55pour le Reich
42:56l'ordre est donné
42:57de réquisitionner
42:58toutes les forces vives
42:59de la région
42:59miliciens
43:00gendarmes
43:01SS
43:01auxquels s'ajoutent
43:03plus de 50 000 soldats
43:04de la Wehrmacht
43:05démobilisés du front de l'Est
43:06la traque commence
43:08il y avait eu alerte générale
43:11dans toute la région
43:12alors les civils
43:13tout le monde était en alerte
43:15c'était difficile
43:16de s'en tirer
43:17on marchait sur un petit chemin
43:21dans la voie
43:22et brusquement
43:23on était entouré
43:24d'une quinzaine
43:25ou une vingtaine
43:26de civils
43:27armés de fusils de chasse
43:28alors ben
43:30on était foutus
43:31au bout d'une dizaine
43:36de jours
43:36118 prisonniers
43:38sont rattrapés
43:38mais 14
43:40sont encore
43:40dans la nature
43:41j'ai été mis au UF
43:46en cellule
43:47le lendemain
43:48il y a une sentinelle
43:49qui vient me chercher
43:50je lui ai demandé
43:52où j'allais
43:52il m'a dit
43:53c'est le commandant du camp
43:54qui veut
43:55oh là là
43:55je lui ai dit
43:56qu'est-ce qui va se passer
43:57et quand je suis arrivé
43:58dans le bureau du commandant
43:59allemand
44:01faune
44:01je ne sais plus comment
44:02il s'est levé de son bureau
44:03il est venu vers moi
44:04il m'a serré la main
44:05il m'a dit
44:06c'est bien ce que vous avez fait
44:08mais vous n'avez pas eu de chance
44:10et puis après il a dit
44:12je comprends que vous vous évadiez
44:14à votre place
44:15je ferai pareil
44:16ah ben il m'a dit
44:19oui le règlement
44:19malheureusement
44:20m'oblige à vous mettre
44:2215 jours en cellule
44:23et à ce moment là
44:24je lui ai dit
44:24ben moi à votre place
44:25je ferai pareil
44:26et on a que l'intérêt de dire
44:27tous les deux
44:28il n'y avait que
44:29deux ou trois cellules
44:30et qu'on était 132
44:32je ne suis passé
44:33qu'au bout de trois mois
44:34et j'ai fait avec
44:36comme le grand plaisir
44:37c'était pour moi
44:39le meilleur moment
44:39de la captivité
44:40parce que j'avais des bouquins
44:41j'étais heureux comme tout
44:42parce que j'étais seul
44:43dans la tranquillité
44:44sans bruit
44:45sans d'intamarre
44:46en représailles
44:49à la grande évasion
44:49de l'Oflac 17A
44:50des généraux SS
44:52sous les ordres d'Himmler
44:53conçoivent un plan
44:55d'élimination
44:55longtemps demeuré secret
44:57du nom de Kugel
44:58l'opération Kugel
45:00qui veut dire bal
45:01ne fera l'objet
45:02d'aucun ordre écrit
45:03et ne sera révélé
45:04qu'au procès de Nuremberg
45:05grâce au témoignage
45:07de responsables SS
45:08les instructions impliquent
45:10de maintenir
45:11le secret absolu
45:12sur la capture
45:13des évadés
45:13et leur transfert
45:15vers les camps
45:15d'extermination
45:16quant aux prisonniers
45:18anglo-américains
45:19ils doivent être
45:20abattus sur le champ
45:21alors Himmler
45:23effectivement proclame
45:24que les prochains fugitives
45:25qui seront arrêtés
45:27seront fusillés
45:28on passe à une gestion
45:29je dirais radicale
45:30et idéologique
45:31voire raciale
45:32de la captivité
45:34et effectivement
45:35en termes de direction
45:37de guerre
45:38c'est la SS
45:38qui de plus en plus
45:39va prendre sur la Wehrmacht
45:41le contrôle de la captivité
45:43et la SS
45:44en prenant la main
45:45sur cette gestion
45:46de la captivité
45:47sort de la convention
45:48de Genève
45:49et donc on a
45:50un remplacement
45:50de catégories juridiques
45:52par des catégories
45:53idéologiques nazies
45:55on ne connait pas
45:56le nombre exact
45:57de victimes
45:57de l'opération Google
45:58les seuls connus
45:59ont été immortalisés
46:00par le film
46:01La Grande Évasion
46:02ce film raconte
46:03l'histoire d'un groupe
46:04d'aviateurs anglo-saxons
46:05internés en Pologne
46:06à côté du stalag 8C
46:08de Sagan
46:09dans le camp du Luft III
46:10arrivent à Sagan
46:12dans ce camp disciplinaire
46:13des officiers britanniques
46:14qui sont pour les allemands
46:15des fortes têtes
46:16des gens qui sont dérives
46:17à des une fois
46:17ou plusieurs fois
46:18qu'il faut mater
46:19donc on va les mettre
46:19dans ce camp assez dur
46:20dans une partie
46:21donc séparée des français
46:23et ils vont être là
46:24pour être brisés eux aussi
46:26Entre 1943 et 1944
46:30une évasion d'envergure
46:32en tout point similaire
46:34à celle du 17A
46:35est organisée au Luft III
46:37elle repose sur le percement
46:39d'un tunnel surnommé Harry
46:40par lequel doivent s'enfuir
46:42plusieurs centaines d'hommes
46:43malheureusement pour les fugitifs
46:45la sortie débouche
46:47au pied des miradors
46:48et seuls 76 prisonniers
46:50arriveront à s'évader
46:51avant que l'alerte
46:52ne soit donnée
46:53Hitler informé de la nouvelle
47:02aura cette réaction
47:03c'est inouï
47:04c'est la deuxième fois
47:06que des officiers s'évadent
47:07cet événement
47:08peut provoquer la révolution
47:09parmi les millions
47:10de prisonniers
47:11internés en Allemagne
47:12les fugitifs
47:13doivent être rattrapés
47:14impérativement
47:15et remis sans délai
47:17aux hommes de Himmler
47:18les officiers repris
47:22seront victimes
47:23du plan Kugel
47:24des allemands
47:38qu'on parlait
47:39et il y en a un
47:40qui a dit
47:41on en a figé
47:4250
47:43il m'a dû me dire
47:4450
47:45on en a figé
47:46il y a 50
47:47parce que c'est
47:47poteau l'âme
47:48etc
47:48et parce que
47:49leur résidence
47:50
47:51était déjà
47:52une résidence
47:52sanction
47:53au stalag 8c
47:56de Sagan
47:56contigu
47:57à celui
47:58du Luft 3
47:58c'est la consternation
48:00par la suite
48:02aucune tentative
48:03d'évasion
48:04en groupe
48:04ne sera entreprise
48:05j'avais aucune raison
48:11de m'évader
48:12j'aurais eu
48:13une famille
48:14j'aurais eu
48:14des enfants
48:15j'aurais eu
48:15un métier
48:17même
48:17j'avais rien
48:18tout ça
48:19tu vas peut-être
48:22te risquer ta vie
48:23alors que
48:25il suffit peut-être
48:28d'avoir un peu
48:28de patience
48:29voilà maintenant
48:32plus de 6 mois
48:33que Jean-Quen Grandidier
48:34s'est enfui
48:35de l'oflag 17a
48:36il est toujours
48:37coincé à Vienne
48:38mais il vit librement
48:39car entre temps
48:40il a réussi
48:41à se faire embaucher
48:42comme auxiliaire médical
48:43sous une fausse identité
48:45moi entre temps
48:46je m'étais créé
48:47une identité
48:47qui est celle
48:48de la rousane
48:49vous savez ce que c'est
48:50la rousane
48:51c'est l'anagramme
48:52dont on les aura
48:53c'est un vrai passeport
48:57délivré par l'administration allemande
48:59avec une photo
49:00cette fois prise
49:01à cette occasion
49:03à Vienne
49:03une photo authentique
49:05vers cette époque
49:06Jean-La Rousane
49:07reçoit une funeste nouvelle
49:09celle du décès
49:10imaginaire de son père
49:11un stratagème
49:13qu'il a mis au point
49:14et qui l'autorise
49:15à se rendre en France
49:16auprès de sa famille
49:17il a en poche
49:19une permission exceptionnelle
49:20des autorités allemandes
49:22contre promesse de retour
49:23j'étais
49:24prendre mon billet
49:25changer l'argent que j'avais
49:27parce que j'étais payé
49:28j'étais payé
49:29comme Kriegs Helfer
49:31auxiliaire de guerre
49:32c'est à dire
49:33le salaire
49:33d'un infirmier allemand
49:35moins 25%
49:36et j'ai été donc payé
49:38par le Reich
49:39pendant 5 mois
49:41à peu près
49:41et j'aurais pu demander
49:44une retraite
49:45mais je ne l'ai jamais fait
49:46comme collaborateur
49:49distingué
49:50du 3ème Reich
49:51avec mes billets
50:00j'ai dit au revoir
50:01à tout le monde
50:01accompagné à la gare
50:03par ma copine
50:04avec au sud
50:06dans ma valise
50:06Mein Kampf
50:07pour le coste
50:09recontrôlé
50:09ce qui est arrivé
50:10au passage de la frontière
50:12entre la France
50:12et l'Allemagne
50:13on m'a demandé
50:14de descendre mes bagages
50:15alors j'avais pris
50:17pour épuiser
50:18tous mes Reichsmark
50:19j'avais pris
50:20une première classe
50:21et en première classe
50:22j'étais assis
50:22entre un colonel
50:25et un type
50:25j'avais jamais vu
50:26cet uniforme
50:27c'était un uniforme
50:28gris clair
50:29un peu coloré
50:31quand même de rose
50:32c'était des gars
50:33de la construction
50:34du mur de l'Atlantique
50:35et je suis rentré
50:38comme ça
50:38en première classe
50:39et arrivé
50:41à la gare de l'Est
50:42le colonel
50:46qui m'avait pris
50:47en sympathie
50:47à côté duquel
50:48j'étais assis
50:49m'a dit
50:49docteur
50:50j'ai mon ordonnance
50:53qui m'attend
50:53laissez-lui
50:54vous porter
50:55votre valise
50:55j'ai sorti
50:58de la gare de l'Est
50:59avec non pas
51:00ma valise en main
51:01mais portée
51:01par l'ordonnance allemande
51:03comme Jean Cuen
51:09Grandidier
51:0913 autres fugitifs
51:11de l'OFLAG 17A
51:13ne seront jamais repris
51:14ils rejoindront
51:16tous la résistance
51:17pour reprendre
51:17le combat
51:18les bourreaux
51:21des 50 aviateurs
51:22du Luft 3
51:23seront jugés
51:24au tribunal
51:25de Nuremberg
51:25sur 15 prévenus
51:2814 seront condamnés
51:30à la pendaison
51:30pour crime de guerre
51:31quant aux prisonniers français
51:39ils étaient encore
51:40près de 1 million
51:41enfermés dans les camps
51:42au moment de la libération
51:43de Nuremberg
51:45de Nuremberg
51:46de Nuremberg
51:47de Nuremberg
51:48de Nuremberg
51:50de Nuremberg
51:51de Nuremberg
51:52de Nuremberg
51:54de Nuremberg
51:55de Nuremberg
51:56de Nuremberg
51:58de Nuremberg
52:00de Nuremberg

Recommandations